Depuis l’épuisement des adresses IPv4 de l’IANA en février 2011, les tendances laissaient prévoir un épuisement chez les RIR à l’horizon de décembre 2011. Il n’en fut rien. Contre toute attente le rythme des réservations d’IPv4 s’est considérablement ralenti en 2011 ce qui permet d’éloigner la date de pénurie.
Évolution ou stagnation ?
En regardant de plus près la courbe, on s’aperçoit qu’il s’était produit une hausse des réservations dans les mois précédent l’épuisement central de l’IANA. Depuis, la courbe a continué de croitre mais avec un taux bien plus modéré. Si on prolonge la courbe telle qu’elle était avant ce regain de réservations on constate qu’elle rejoint le niveau d’aujourd’hui. Tout ceci voudrait dire que nous venons de consommer le surplus de réservation pour revenir au rythme de réservations tel qu’il était avant l’annonce de la pénurie de l’IANA. Après un an de stagnation, la progression devrait bientôt reprendre.
Nous devons ce ralentissement en grande partie à l’APNIC (RIR asie et pacifique) qui a mis un sérieux coup de frein à ses réservations. Nous pouvons l’observer sur la courbe sous la forme d’un pallier. C’est le RIR à qui il reste le moins de plages IPv4 disponibles avec 74652 plages en /24 (soit un peu plus de 19 millions d’adresses). Cette réserve représente 2,2% ces adresses gérées par ce RIR.
Les autres RIR ont également ralenti leur progression mais pas aussi drastiquement que l’APNIC.
Combien de temps encore ?
Alors que l’on prévoyait une asphyxie de l’internet IPv4 à fin 2011 au niveau des RIR, ceux-ci ont adopté une politique d’attribution des adresse bien plus régulée qu’avant l’épuisement des pools de l’IANA. On peut aussi comprendre que le déploiement massif d’IPv6 n’est pas la priorité des fournisseurs d’accès. Pour ne pas être pris au piège ils ont constitué une réserve confortable pour tenir au moins deux ans. Les estimations parlent cette fois de 2014 comme année limite pour l’Europe et l’Amérique avant de basculer massivement sur IPv6, l’Asie est déjà confrontée à la pénurie à cause de leur très petite réserve. L’Afrique a une réserve confortable vu leur faible demande locale.
Voir aussi
Pour plus d’informations sur l’évolution des réserves par RIR, rendez-vous à l’adresse suivante : http://www.potaroo.net/tools/ipv4/index.html